- Nathalie a écrit:
- Ca m'a l'air très obscur. Sans être méchante, c'est légal comme médecine ou recherche?
Je ne comprends pas bien cette intervention ...
Que ce soit obscur pour qui ne s'est pas encore penché sur la question ... cela semble tomber sous le sens ... comme pour chaque chose que l'on ne connait pas. C'est la raison pour laquelle je propose ces liens, afin de savoir que ça existe et permettre à ceux que ça intéresserait d'en utiliser quelques aspects et/ou pratiques élémentaires.
Mais pourquoi ou en quoi ce ne serait pas ... "légal" ... ?
Je crois bien que nous ne sommes pas dans le même champs de cohérence ... poser la question de la légalité pour une pratique pédagogique visant à améliorer les codages d'apprentissages des élèves, ou plutôt les rendre conscients de leurs processus mentaux d'
apprentissage ... j'avoue être perplexe
Je suis une enseignante responsable... il me semble.
Je ne fais rien qui soit hors la loi, appliquant même des programmes pour lesquels je ne suis pas toujours convaincue de la pertinence pour les élèves qui sont en face de moi.
Mais comme toute personne engagée dans le système éducation nationale, j'applique les textes. De fait, je suis une exécutante.
J'essaie tout au plus d'améliorer le quotidien scolaire des élèves dans ma discipline
, par des bricolages parfois, parce que je n'ai pas non plus de recettes miracles ...
Et savoir comment ça marche ... ça aide.
Et ça aide à aider.
A aider celui qui le veut/peut
Toujours avoir cette nuance présente à l'esprit car il y a des convergences de paramètres qui nous échappent ... nous ne sommes que des enseignants.
Et puis aider celui qui le veut/peut dans un domaine où cela est possible.
Parce que là aussi il n'y a aucune toute puissance à s'accorder ou imaginer.
Parce que avec un minimum de bon sens et d'observation de soi, chacun est capable de citer des domaines de totale incompétence.... ( en ce qui me concerne, je ne sais pas compter ... si si.)
Car il me parait profondément illusoire de vouloir à tout prix modéliser les individus et les rendre efficaces et compétents en toutes circonstances et dans tous les domaines.
Mais là, je suis dans le débat philosophique ...
Mais il y a tout de même une notion qui doit nous titiller, c'est le respect de l'élève ... ce n'est pas à des enseignants de ce siècle que je vais apprendre ça. Nous ne sommes plus sous les hussards noirs de la IIIème République.
Intervenir, suggérer, guider, accompagner mais sans jamais s'immiscer.
Sans parler d'ingérence...
Toute la question de la juste place de l'enseignant; de la juste distance ...qui sont à géométries variables selon l'enfant qui est en face de nous, des circonstances multiples et variées et pas toujours reproductibles...
Mais aussi selon notre état d'être, la qualité de notre disponibilité.
Et là ce n'est pas une question de légalité ... mais d'éthique.
Et puis j'ai envie de dire que toute démarche dépend de la qualité de l'intention.
Cette intention (ou les motivation /raison/objectif ) va être la mise en marche d'une démarche, d'un choix pédagogique. Et cette intention (la qualité de l'intention) va colorer la totalité de la démarche pédagogique.
(je le vois bien quand je prépare des cours limites intellectuellement et pédagogiquement inacceptables ... histoire d'être en règle avec le cahier de texte qui doit certifier que le programme est bouclé ...)
J'ai en effet la nette impression que la qualité de l'intention, de l'objectif, est un facteur prédominant et déterminant.
Mais là, je dois encore être dans la démarche philosophique ... voire même idéaliste.
Au risque de n'engager que moi, j'ai la faiblesse de constater/considérer que l'enseignant est un poil idéaliste.... (même si certains idéaux sont contestables mais là je m'égare ... c'est tout moi ça!)
Sinon il ne serait pas enseignant.
On ne choisit pas d'être enseignant sans idéal... il me semble.
Mais peut-être que j'ai une vision du monde un poil colorée par cet idéalisme qui m'aveuglerait sur certaines réalités ?
Tant pis, c'est ma façon d'être; c'est l'enseignante que je suis.
Or donc, pour en revenir à notre propos, et revenir à la question de Céline, oui je pratique la gestion mentale en cours.
Cette appellation barbare (encore pire que le langage IUFM car cela semble toucher à des sphères qui ne nous appartiennent pas : le mental ... alors qu'il n'est question que de processus efficaces d'apprentissages ... comme quoi les noms ... et appellations ...) or donc, cette appellation barbare nous invite à inviter l'élève à réfléchir à
comment il fait pour apprendre.En d'autres termes, comment ça se passe dans sa tête quand il apprend ?
comment sait-il qu'il sait ?
ça peut paraitre saugrenu comme question ... mais l'indicateur d'apprentissage effectif est une clé fondamentale !
Le nombre d'élèves qui sont venus me voir consternés car ils ont passé du temps, beaucoup de temps avec le cahier ouvert devant les yeux ... mais que rien n'est rentré.
Cela ne vous serait donc jamais arrivé ... ? (à vous ou à vos élèves ...)
Le but est donc de rentabiliser ce temps passé avec ses cahiers ... quand il y a un tas d'autres choses passionnantes à faire dans la vie. Vous imaginez passer du temps avec son cahier pour au bout du compte se faire gronder qu'on n'a pas appris ? C'est que le temps lui, il a bel et bien été consacré au travail scolaire ... dans l'esprit de l'enfant !
Or la difficulté vient du fait qu'il n'a pas le mode d'emploi de "comment apprendre?"
Nous même ne l'avons pas eu non plus d'ailleurs.
Il nous aura fallu pour certains,devenus adultes, mener une réflexion sur le sujet pour s'aventurer sur ce terrain glissant.
Glissant car on a peur de toucher à l'intimité psychologique du jeune ... et ce n'est pas de cette dynamique là dont il est question:
La démarche ne s'inscrit pas du tout dans l'intention de faire du psy & C°
L'intention originelle doit être dans le registre des apprentissages.
Flute de crotte de bique ... voilà que je m'égare à nouveau ... c'est tout moi ça ... c'est que j'ai un côté passionné ... alors c'est comme quand on met une pièce dans une machine ... et qu'elle ne s'arrête plus ...
Je reviens à la question de Céline.
En classe, conformément aux processus d'apprentissage observables, il faut qu'il y ait ce que l'on appelle des phases d'évocation.
Qui ne sont ni plus ni moins que des phases d'apprentissage.
Sauf que si l'enseignant ne s'interrompt jamais ... l'enfant n'apprend rien ... sur le long terme.Il n'y a que la mémoire immédiate qui va être sollicitée, mais pas la mémoire à court ,moyen ou long terme. De sorte que à la fin du cour, l'enfant a le sentiment d'avoir compris ... mais de façon tellement fugitive, qu'il n'a rien appris... et qu'au final il n'aura rien compris.
Et puis il n'y a qu'à constater le temps que nous, adultes, sommes capables de rester en réception d'information ... 15 mn tout au plus ... soyons honnêtes ! (pour ce faire, observons notre qualité d'écoute et notre qualité attentionnelle durant la prochaine concertation ou réunion dans l'établissement ... )
Pour un enfant, c'est moins de 5 mn dans la plupart des cas à 11 ans ...
Aussi, il m'arrive de marquer une pause et d'inviter les élèves à réfléchir sur ce qui vient d'être fait, dit, écrit, lu ... puis je leur demande de le stocker dans leur tête.
C'est très simple .
Pour une classe de 3ème, on peut le faire pour des temps plus longs.
Puis, en fin de cour, une récapitulation dans leur tête de ce qui a été étudié.Puis de demander à des élèves de verbaliser cette récapitulation mentale.
Ainsi, on leur offre la possibilité de mettre en fonction la mémoire à court ou moyen terme... et de repréciser la problématique s'il y en avait une pour la séance.Ce qui permet en outre de donner du sens au cour, de s'approprier le sens de la leçon.
Et cela peut ne prendre que quelques minutes ...
Si cela vous intéresse, et si vous le souhaitez, je peux faire un petit topo de ce qu'est la gestion mentale et de différents trucs que l'on peut mettre en application en cour selon les opportunités et l'inspiration du moment en classe ...